Soutenance de thèse: Les cadres à l’épreuve de « l’outplacement »

Xavier Léon soutiendra publiquement sa thèse intitulée « Les cadres à l’épreuve de « l’outplacement » : des effets de la perte d’emploi aux logiques de distinction managériale » (Résumé) le 10 novembre 2021

 

Devant le jury composé de :

Danièle LINHART, Directrice de recherche émérite CNRS, Université Paris-X, Rapporteure

Christophe NIEWIADOMSKI, Professeur des Universités, Université de Lille, Rapporteur

Vincent de GAULEJAC, Professeur des Universités émérite, Université de Paris, Directeur de thèse

Jean-Philippe BOUILLOUD, Professeur, ESCP Business School, Co-directeur de thèse

Fabienne HANIQUE, Professeure des Universités, Université de Paris, Membre du jury

Bénédicte VIDAILLET, Professeure des Universités, Université Paris-Est Créteil, Membre du jury

Cynthia COLMELLERE, Maîtresse de conférences, CentraleSupélec-ENS Paris-Saclay, Membre du jury

 

Date: 10 novembre 2021 à 14h15

Lieu: dans le département de Sciences Sociales, et plus précisément dans la salle des Thèses 580F, Bâtiment Halle aux Farines (5ième étage, au bout du bâtiment côté Seine), 13 rue Françoise Dolto, 75013 Paris (plan).

 

Pour participer, présence à confirmer à: xavier.leon@centralesupelec.fr

 

Résumé

Cette thèse propose de s’intéresser aux cadres de multinationales de services marchands après une perte d’emploi et dans un contexte « d’outplacement individuel », à partir de différents matériaux qualitatifs issus d’une démarche socioclinique dans trois cabinets, à travers des observations ethnographiques et des entretiens approfondis.

Nous montrons comment les logiques sociohistoriques de l’employabilité des cadres irriguent et structurent les cabinets d’outplacement et ses activités marchandes : entre techniques de recherche d’emploi, prestations de conseil et développement personnel. Nous présentons ensuite la démarche de recherche au cœur des tensions créatrices entre clinique et critique, puis l’élaboration du dispositif méthodologique et ses aspects concrets au plus près du travail de subjectivation des individus.

En nous intéressant aux processus de construction de soi postlicenciement des cadres en outplacement, nous montrons que derrière la rhétorique managériale et ses techniques de marchandisation de soi, les individus incorporent et s’identifient à l’expérience du cabinet selon des logiques d’appartenance, de carrière individuelle et d’évaluation de soi. Nous analysons ce système de (re)classement spécifique, et plus particulièrement les processus qui contraignent les cadres à agir comme des « promoteurs d’un soiemployable » ; mobilisés par des dynamiques de réseaux, de compétition et de réputation. Nous mettons également en lumière les tensions et contradictions des individus en recherche d’emploi qui s’inscrivent dans une lutte dramaturgique de distinction managériale. Enfin, à partir des principaux résultats de la recherche, nous discutons de ses apports et de ses limites.