Par Jean-Philipe Bouilloud (2009), Erès
« Quels sont les liens entre vie privée et vie professionnelle, vie personnelle et vie intellectuelle ? Comment, et pourquoi, devient-on sociologue ? Comment s’inscrivent la production intellectuelle, les choix théoriques et l’œuvre du chercheur dans le parcours de sa vie personnelle ? Telles sont les questions auxquelles ce livre essaie d’apporter des éléments de réponse, à partir des récits autobiographiques de 27 sociologues (voire psychosociologues ou anthropologues) français, connus et moins connus :
Anne Ancelin-Shützenberger, André-Marcel d’Ans, Pierre Ansart, Georges Balandier, Christian Bachmann, Jacqueline Barus-Michel, Raymond Boudon, Pierre Bourdieu, Robert Castel, Michel Crozier, Sonia Dayan-Herzbrun, Jean Duvignaud, Eugène Enriquez, Pierre Fougeyrollas, Vincent de Gaulejac, Florence Giust-Desprairies, Claudine Haroche, Françoise Héritier, Georges Lapassade, Edgar Morin, Serge Moscovici, Numa Murard, Gérard Namer, Max Pagès, Renaud Sainsaulieu, Alain Touraine et Michel Wieviorka.
Cette étude à la fois transversale et lexicographique éclaire les liens forts entre histoire personnelle et production intellectuelle. Dans les récits autobiographiques qui sont autant de romans d’apprentissage s’exposent les relations étroites avec les familles (place prépondérante du père par exemple), les milieux d’origine, les contextes de formation et les événements politiques et sociaux vécus (Deuxième Guerre mondiale, mai 68, etc.), qui constituent les matrices disciplinaires des problèmes étudiés par la suite. Dans ces périples, c’est in fine lui-même que cherche le chercheur, à travers ses propres objets de recherche, et au moyen d’une approche scientifique largement « indisciplinaire », qui intègre de nombreuses perspectives (historiques, philosophiques, psychologiques, anthropologiques, psychanalytiques). » (Présentation de l’éditeur)