Par Julien Cueille, Toulouse, Érès, mars 2020
« Les théories du complot sont aujourd’hui omniprésentes, si bien que nul ne saurait y échapper : on est toujours le complotiste de quelqu’un !
Les analyses dominantes qui les combattent oublient l’essentiel : les conspirationnistes, comme les hystériques en leur temps, sont le symptôme de leur société. Notre société du savoir et de l’information valorise le discours technoscientifique prétendant, en vain, éradiquer l’irrationnel et les croyances, qui bien sûr sont loin d’avoir disparu !
Dans ce monde où il est si difficile de « tuer le père », devenu introuvable, contester la « vérité », érigée en source du pouvoir, n’est-ce pas un moyen de résister et de s’affirmer pour les adolescents en quête d’identité ?
Sans aucune complaisance pour les thèses conspirationnistes, l’auteur en propose une lecture clinique, nourrie par la démarche anthropologique et les concepts de la psychanalyse. Il se met à l’écoute des sujets, en particulier des adolescents si perméables aux « vérités alternatives ». Et si leur goût pour les histoires de conspirations n’était qu’une façon de répondre, sur un mode mythique et binaire, à l’emprise perverse de nos sociétés de contrôle ? » (lien éditeur)